B. baptisa tous les chiens du quartier et parvenait à retenir chacun d’eux sans faute aucune. Les mâles portaient des noms masculins, les femelles des noms féminins…
Je l’ai souvent surprise s’entretenant avec cette population noctambule qui se dispute les poubelles comme le fait bon nombre de personnes appartenant au couches sociales qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts à travers toute la planète ; il y va même de citoyens de pays dits développés. B…, en chef suprême, et du haut d’un monticule d’ordures, distribuait des rôles à ses subalternes. Si l’un d’eux s’amusait à perturber la stabilité du groupe, la répression serait immédiate : « Eh toi ? Arrête tes conneries, si non, t’auras pas ton croûton ! ». Le dog, docile comme tout, se met à plat ventre, tête contre le sol, agitant soigneusement sa queue et regardant son maître comme pour manifester son retour à la cohésion. B.. récompensa le geste noble de son vassal par un bel os garni de quelques miettes de viande qu’elle avait puisé dans un sac de poubelle d’une maison bourgeoise qui célébrait un mariage…
Je la suivais comme son ombre. J’aimais à la regarder agir instinctivement dans son royaume excentrique et mystérieux. Comme c’était la saison des rhumes, le virus dans sa tenue la plus atroce hantait tous les nez des citoyens. Une belle occasion, dira-t-on, aux pharmacies de faire couler d’énormes quantités d’antalgiques, de vitamines et de remèdes contre la grippe ou d’anti tussifs. Il faut avouer qu’en toute pandémie, personne n’est mieux sollicité que le pharmacien ou la main bienfaisante d’un médecin et moins souvent celle d’un médium ou d’un phytothérapeute. Mais si le mal persiste, une peur étrange s’empare du patient. Ainsi, se voit-il obligé de multiplier ses consultations chez des guérisseurs souhaitant le réconfort même s’il sait qu’ils ne sont que des menteurs. Si non, il écouterait les conseils de n’importe quel venu. Voyez-vous ! même la douleur a ses caprices devant lesquels l’être humain se trouve faible et desarmé. Personne n’est sans savoir que la moindre épine dérange et continue à indisposer jusqu’à l’extirpation de celle-ci. Il existe des patients désespérés et qui risquent leur fortune pour enrayer le mal ou la tumeur dont ils sont atteints et ce, quoique les tentatives soient souvent vaines…
Sauf que la pauvre B… ne possède même pas cet instinct de conservation qui tourmente le reste de l’espèce humaine ! N’a-t-elle pas droit à cette hantise, à cette angoisse perpétuelle qui affole la plus part et rend certains hypochondiaques et d’autres philosophes, tandis que d’autres parmi les hauts dignitaires plus xénophobes que jamais ?
Combien d’entre les humains ont anticipé leur mort afin d’échapper à cette tourmente. Cette psychose engendre chaque année des suicides à travers le monde soit en ayant recours à l’euthanasie, à l’overdose ou à un autre moyen plus dégradant. Une bien grosse bêtise de s’esquinter la santé ou de s’ôter la vie comme s’ils étaient dans l’absolue vérité que tout espoir est à écarter…
Notre B.., heureusement pour elle, n’avait pas la culture des humains. Elle n’avait pas de raison pour cela. Elle vit sans choix multiples. Une chose est certaine ; elle est enrhumée… Ses yeux larmoient. Elle éternue et son nez coule abondamment et ne se sert que de ses crasseuses manches pour s’essuyer, quant aux mouchoirs jetables du genre kleenex, elle n’en connait même pas la couleur. De sa voix enrouée, elle fredonne des airs ésotériques ; une façon sans doute d’oublier ses migraines !
Se faire soigner ? Elle n’y pense même pas puisqu’elle ignore tout ce qui relève des soins, du bien-être, de la couverture sociale ou de la chaleur d’un foyer. Elle, fille du noir et auteure d’une citation leitmotiv que je m’exténue à comprendre : « J’ai mis un crapaud sur ma tête et nommé Fatima ma mère ! » De toutes les interprétations que j’ai pu faire à ces propos, j’en ai retenu une, laquelle du moins ce qu’il me semble, ne s’éloigne pas trop de la métaphore de la proposition. La mise du crapaud sur la tête signifierait un défi, puisque cet amphibien produit des venins ou toxines hallucinogènes, constituant pour lui, une défense contre les prédateurs. Déjà, Sa peau résiste aux blessures et à la déshydratation, son corps aux maladies. Dans nos mythes, le crapaud symbolise la bête immonde, une incarnation du mal. Les sorciers y ont recours dans leurs pratiques pour différents usages. Pour B.., il serait donc un bouclier, une amulette contre le mauvais œil, contre les mauvaises langues, contre les intempéries même.
Mais le nom de Fatima qu’elle donne à sa mère, lequel n’est pas le vrai d’ailleurs ! Il va sans dire que ce nom, suscite des doutes et demande une profonde réflexion !
Dans la religion islamique, Ce nom, aux yeux des sunnites ou des chi’ites est un nom vénéré. C’est le symbole de la dévotion ; nom de la fille favorite du prophète Mohamed. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle on constate une prolifération de ce nom dans le mode arabo musulman. C’est pourquoi les non arabes, quand ils veulent interpeler une musulmane qu’ils ne connaissent pas, ils crient le nom de « Fatima ». Comme on interpelle les personnes étrangères chez nous par « si Mohamed » ou « chrif » en signe de politesse, pour demander son chemin ou engager une conversation avec elles…
En effet, les mérites de ce nom sont intarissables. Mais B..! D’où lui vient ce culte ? D’où lui vient cette spiritualité pour qu’elle ait l’idée à s’identifier à un si noble lignage ? Une minute ! Qui nous prouve que cette « traînée » ne voue pas en son fore intérieur une quelconque adoration ? Comme on peut imaginer qu’un jour, au coin d’une rue, quelqu’un lui aurait tenu un discours religieux lequel elle aurait bien mémorisé…
Aa chryyf Jai rien compry ‘ A : Ssy ‘Mohammed par ce que votre laguage et tres hautt
A voir l expression s : Hypochondiak deshydration Antagiqu et autre s mot en tout qua vous etes tjours a mon fidel mrs Sy Hmid
Oublier pas a passee mon grand Salaaaam a mn grand Amis si Hmida
Ik heb genoten van uw aissai En graag tot de volgende keeeer
D’abord un grand remerciement aux administrateurs du site qui permettent à des talents hors pair comme Si Abdelhamid Badaoui de partager leur savoir et leurs pénibles efforts pour nous inciter à aimer et à apprécier la lecture et la littérature en général qui contribue activement et positivement à faire changer les choses et montrer au monde la réalité de la vie et en quelque sorte à l’avancement de la société et par ses œuvres diversifiées et multiples elle contribue aux progrès, aux perfectionnements et améliore si non la société , du moins le niveau des individus qui la composent, en développant le sens esthétique, l’esprit critique et la connaissance de soi.
Si Abdelhamid, je voudrais pas vous lancer des paroles élogieuses mais sincèrement j’admire beaucoup vos magnifiques œuvres qui vous classent parmi les meilleurs écrivains qui se préoccupent de la vie sociale de leurs régions et de leurs villes même s’ils ne peuvent rien changer ils laissent des traces aux générations futures.