Je planais dans le haut des cieux comme ce rapace déjà repu de plaisirs. Je pouvais presque tout voir même si ce n’était qu’une impression.
Comme j’étais à bout de mes exploits, nulle proie ne m’intéressait, aucun titre ne m’inspirait .Tout ce qui me stimulait et fort amplement, c’était ce que l’existence a choisi de l’appeler « Homme ».
Alors, j’ai centré mon objectif sur cette créature si mystérieuse, si complexe. Et c’est dans sa solitude, dans son isolement que j’ai pu faire une lecture à son intimité.
J’ai pu voir l’homme tout fier de son obésité, à la fois snob et galant, allant et venant et faisant le paon devant une glace laquelle aguerrit son orgueil puis avec des gestes ostentatoires, il se fait prier par les maigrichons de son quartier…
J’ai porté mon regard ailleurs et aussitôt, j’aperçus un autre homme, assis seul, adossé contre un tronc d’arbre tenant entre les mains une glace où il se regardait profondément. Il y apposait instantanément un bon nombre de grimaces avant de la remettre dans la poche interne de son veston.
J’abandonne ce plaisant spectacle et bats de l’aile en vue de survoler discrètement l’une des rues désertes de la cité. A ma grande surprise, je découvris une femme si mince, si belle et qui regardait à droite puis à gauche pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’intrus dans le coin. Elle se mit à poser devant la vitrine. Elle sortit de sa poche un joli peigne et défit vite sa soyeuse chevelure dont elle arrangea mécaniquement la coiffure. Elle tapota ses habits entre autres dans un dialogue de gestes avec son corps en toute poésie. Le téléphone retentit dans son sac. Elle tourna les talents comme un éclair pour faire son numéro quelque part…
Je battis de mon aile encore une fois pour survoler un parc nouvellement confectionné. Je vis entre l’une des allées du parc un jeune handicapé, assis sur un fauteuil roulant, légèrement désabusé, se regardant posément et sans scrupule aucun, dans un petit miroir. Le gars s’exerçait à présenter des visages hilares, parfois sardoniques ou scélérats. Puis d’un geste du doigt, donna une touche légère à sa mèche de cheveux, qui semblait-il, ne logeait pas à sa place habituelle. Après avoir examiné les différentes façades de son visage, il rangea aussitôt son miroir dans une pochette en maroquin qu’il enfouit dans le bas de son fauteuil…
Du haut de mon piédestal, tout cela me paraissait très émotif, utile et bien beau. Alors, je me dis qu’ici bas, on n’est pas loin d’égaler la toilette du chat ou la parade nuptiale d’un paon. Je fonce alors sur un lac aux eaux limpides, et fis de même…
Plume : Abdel Hamid El Badaoui.
La fin est trop pessemiste, une démission de la fonction de poète, la société d’aujourd’hui ne veut pas une fleur au coeur jaune avec des pétales blanches à la place de Hamid. ça c’est pour Narcisse. Pour El Badaoui même si “Ses ailes de géant l’empêchent de voler” son devoir l’appelle à dire l’indicible.C’est la condition à remplir pour mériter le titre de :Prince des nuées.
Plein succés.
PRINCE DES NUEES ( je ne sais pas d’où sort ce dessin)
Oh Làà Làà !!! Un Trés Bon Article , Je te Souhaite Beaucoup de Succés Et de réussir dans ton projet ” Tous les gens se regardent dans la glace et font un sourire mais combien sont satisfaits au prochain article InCheallah ” !!!
A Bientôt ____________ 😀
Très joli texte sur l’homme et ses différentes facettes.M.Badaoui nous livre ici une réalité criarde dépeinte dans une prose poétique avec une tonalité humaniste et symboliste,voire hermétique.L’ascension de l’auteur nous rappelle l’Elévation de Baudelaire.Si le poète (plane sur la vie et comprend sans effort le langage des fleurs et des choses muettes,M.Badaoui,quant à lui,il veut appréhender l’être mystérieux qu’est l’homme.Mais tous les deux ont un point commun,c’est l’alchimie verbale et la perspicacité de l’esprit qui est purifié dans l’air. Même si l’auteur nous révèle que ce sont juste des impressions,il est à noter qu’elles correspondent à la réalité elle- même.D’ailleurs,ceci est corroboré par le mot intimité et le leitmotiv :le miroir.M.Badaoui met l’accent sur le coté grotesque, orgueilleux et pessimiste des humains.Il n’hésite pas à se servir des animaux pour parler de l’homme à l’instar de Jean De la Fontaine,le fabuliste moraliste.M.Badaoui joint l’utile à l’agréable:il conscientise le lectorat sur quelques péchés capitaux dans un style recherché et sublime.
j’aurais voulu que de cette altitude où tu t’es mets tu puisse voir autres choses de plus profond de plus flagrant que ce qui est commun à tout les humains à savoir vouloir plair e à tout prix